Les FA de Saraa : Mélanie, la force de l’expérience

, par  Pascale , popularité : 6%

Saraa a la chance d’avoir parmi ses FA, Mélanie. En effet, cette dernière consacre, depuis de nombreuses années, une grande partie de sa vie aux sauvetages de chats. Les petits félins sont ses meilleurs amis. Elle les protège, les soigne, les sociabilise. Elle sait leur parler avec amour (oui, elle parle chat notre Mélanie !).
Elle a la particularité d’être « multi associations », autrement dit, elle accueille autant des chats de Saraa que d’autres associations auxquelles elle accorde sa confiance.

Voici un aperçu de son parcours et de son engagement au travers de quelques questions...

A quand remonte ta 1re expérience en tant que FA ?
Cela remonte à octobre 2010. J’avais commencé à mettre un doigt, puis un bras dans la protection animale en faisant des covoiturages en région parisienne.[...]

...Puis, tu as pris la décision de te lancer avec l’accord de ton compagnon...

Oui, j’ai opté pour une fratrie de deux petits mâles, notés craintifs, 2 mois, sans photo. [...]
Je suis allée chercher les deux crevettes dans l’une des fourrières du 77, un poil court et un poil long avec la même tête, le poil court caché derrière le poil long qui tapait de la patte en feulant quand je me suis approchée. Moi qui n’y connaissais rien à l’époque, je me suis demandée dans quelle galère je m’étais embarquée… Les deux ont été isolés, ils ont déclaré une teigne généralisée, les soins ont été longs et chiants et au final mon mec a craqué malgré mon opposition et il les a adoptés en janvier 2011. [...]

Forest et Fikars

Pour la petite histoire, on s’est séparé en 2014, il a gardé ses deux chats et moi les deux miens. Sauf que deux ans après il n’en voulait plus parce qu’il allait s’installer avec sa nouvelle copine. Bref, j’ai adopté les deux loulous fin 2016. L’un des deux, Forest, est mort d’un cancer digestif fin 2019 et l’autre, Fiskars, est toujours avec moi, en pleine forme pour accueillir de tout son mécontentement tous les chats en FA. Il va avoir 13 ans.

En moins de 10 chats accueillis et en moins de six mois, j’ai couvert un bel échantillon des pathologies qui peuvent toucher les félins : coryza carabiné, teigne de folie et grosse épilepsie...

Pourquoi as-tu choisi d’être « multi » associations ?

Au début ça n’a pas été un choix mais une conséquence de mon implication sur les sorties fourrières d’Ile-de-France et de l’organisation de ces sorties. [...]
Les expériences se sont accumulées et j’ai [...] été plus sélectives sur les assos avec lesquelles je voulais travailler. Il fallait un bon contact avec le responsable de l’asso ou en tout cas le responsable en charge des FA, de la réactivité en cas de problème et surtout qu’on soit sur la même longueur d’ondes sur la prise en charge : oui j’accueille des FIV avec des non-FIV, la castration et les vaccins sont obligatoires et pas seulement juste avant l’adoption, on soigne dès qu’il faut et autant de temps qu’il faut quoiqu’il arrive, l’euthanasie n’est envisagée que pour raison médicale et doit être dûment justifiée, etc.
Aucune asso n’est parfaite, comme aucune FA n’est parfaite, comme aucune société n’est parfaite. J’ai longtemps trouvé mon compte à être FA pour plusieurs assos car je trouvais chez certaines ce que je ne trouvais pas chez d’autres et inversement.
[...]
Quant on est multi-asso, il faut s’assurer que les différentes assos s’entendent bien ou sont en capacité d’échanger en toute cordialité au besoin, ne serait-ce qu’en cas de maladie contagieuse qui se déclare chez l’un des chats et atteint d’autres chats et que plusieurs assos sont concernées : il faut que les assos puissent s’entendre et qu’elles aient confiance en moi.

Peux tu décrire ton rôle de FA au quotidien ?

C’est difficile à décrire parce que c’est complètement intégré à ma vie depuis 2010. Quand tout roule, je dirais qu’il n’y a rien de spécifique à faire, c’est la même chose pour deux chats ou pour sept, la différence étant les quantités (de nourriture à distribuer, de litières à nettoyer, de gamelles à laver, de ménage à effectuer, de poils à aspirer, de câlins à distribuer, de consultations véto à prévoir...) Les choses évoluent selon le profil du chat accueilli et son état sanitaire.
Si c’est un craintif ou un timide à socialiser, il faut y consacrer du temps. Si c’est un loulou qui arrive avec une pathologie aigüe, les soins sont une étape importante et tout dépend des soins à prodiguer : cela va du simple comprimé écrasé et caché dans la pâté au collyre ophtalmique à appliquer sur la cornée cinq fois par jour, en passant par le chat en IRC à réhydrater tous les trois jours en sous-cutané et pour lequel il faut chaque jour trouver la nourriture qu’il va accepter…[...]
Je dirais en gros que je passe chaque jour un peu de temps à nettoyer les litières, les gamelles et l’appartement, je remplis le plateau de croquettes, je donne les pâtés le soir, et j’essaie de passer du temps avec chaque chat qui le demande ou qui a besoin de se socialiser.
Et je cours chez le véto au moindre problème que je ne suis pas en capacité de régler moi-même avec ma pharmacie spéciale chats.

Dans ton parcours de Fa, je sais que tu as craqué et que tu as adopté certains de tes chats en accueil. Peux-tu nous expliquer ce qui a motivé ces « craquages » ?

J’ai arrêté de tenir les comptes mais je sais que j’ai accueilli plus de 200 chats différents, certains pour quelques jours seulement, d’autres pour plusieurs années. Parmi eux, j’ai craqué deux fois.
Mes deux chats « initiaux », ceux qui étaient là quand Forrest et Fiskars sont arrivés en FALD, sont décédés à quelques mois d’intervalle en 2014 et 2015. J’ai assez rapidement voulu réadopter, considérant que j’avais « deux places » et une connaissance un peu trop aigüe des trop nombreux loulous qui restent sur le carreau. [...]

Mêo, celui qui a choisi sa Mélusine...

Ce sont finalement deux loulous en FA sur lesquels j’ai craqué à quelques mois d’intervalle. D’abord Mêo, ex-Grégor, qui pourtant ne remplissait pas les critères sur le papier : 4 ans, tout mignon, gentil, sociable et FIV. Il ne me semblait pas assez « inadoptable » pour que je l’adopte, mais il a eu raison de moi avec son évolution de chat timide aux pouvoirs magiques lui permettant de disparaître dès que je tournais la tête à la glu ronronnante qui dort sur ma tête chaque nuit. Je lui ai laissé une chance d’être adopté dans une famille normale qui n’accueille pas un nouveau chat tous les quatre matins, mais il a fait la tronche pendant tout le WE adoption de LPDE et m’a accueilli à pattes ouvertes le dimanche lorsque je suis venue le récupérer.
[j’avais assisté à ses retrouvailles : après une longue journée durant laquelle Mêo avait semblé éteint, déconnecté de son environnement, il s’était métamorphosé à l’arrivée de Mélusine. Elle l’avait pris dans ses bras et il s’était réfugié contre elle, respirant son odeur. C’est lui qui avait choisi Mélusine et pas l’inverse ! NDR]
Je l’ai adopté en 2015. Et puis il s’est vite révélé un chat pour moi. Tous mes vétos ont corrigé sa date de naissance en lui ajoutant un minimum de 6 ans de plus, il m’a fait des crises d’allergie alimentaire bien relou avec le passage à une nourriture médicalisée pendant des mois et des mois et des traitements assez importants. Aujourd’hui il est stabilisé, n’a plus besoin de nourriture médicalisée, il a un calicivirus chronique avec des pics de temps à autre, il a fait une rectocolite hémorragique il y a quelques mois avec pronostic vital engagé, mais il est toujours là, à ronronner sur ma tête à la moindre occasion.

Quelques mois plus tard, en avril 2016, j’ai adopté Ivan avec qui Mêo s’entendait à merveille. Ivan, un grand chat sorti de fourrière d’Ile de France [...]

Un Ivan que tu as pris d’abord en FA...

Oui, Ivan m’a rejoint avec un coryza carabiné ultra coriace sur qui toutes les thérapies ont été testées pendant 9 mois de quarantaine. Neuf mois où on est devenu les meilleurs amis du monde, où il a décidé de m’accorder une totale confiance assez incroyable, où j’ai pu très vite tout lui faire sans qu’il ne s’arrête de ronronner en me lançant des oeillades énamourées, ce qu’il faisait aussi chez les différents vétos qui l’ont vu et qui l’appelaient tous « la tourterelle » en raison de ce ronronnement spécifique à un chat en coryza chronique le transformant en Dark Vador… Bref, j’ai craqué, Ivan est ma 2e adoption et pour le moment la dernière en tant que FA, il a eu énormément de problèmes de santé, on a écumé les vétos ensemble mais on a vécu de chouettes moments de jeux et de câlins incroyables où il s’allongeait de tout son long sur mon torse. Il est décédé en avril 2018.

Ivan, deux courtes années de partage et d’amour.

Que t’apporte ce bénévolat ?
Le sentiment d’apporter ma contribution pour atténuer un tant soit peu la bêtise humaine en matière de maltraitance animale.

Enfin, j’aimerais connaître ton souvenir le plus marquant depuis que tu es FA, bien que je soupçonne que tu vas mettre le terme souvenir au pluriel...

La douce Kika et son cancer de la mâchoire

C’est impossible de choisir, il y a beaucoup de souvenirs marquants de toutes ces années de FA. Ce sont les chats que j’ai dû soigner qui m’ont le plus marquée.
Que ce soit l’extraordinaire Bashung, un magnifique noir d’une incroyable douceur qui a déclenché son FIV et qu’on a pu stabiliser avec la véto grâce à un protocole ultra-coûteux.
Ou la si douce Kika trouvée avec la mâchoire en vrac par un enfant qui l’a ramenée chez ses parents et que j’ai emmenée en urgence chez le véto en pensant qu’elle s’était fait taper par une voiture, mais non elle avait un cancer très avancé de la mâchoire, et que j’ai nursée jusqu’à la fin.

J’ai aussi de très jolis souvenirs de sauvageons qui ont réussi à se socialiser, à apprécier l’humain et les caresses.[...]

Cahouet avec son air de loubard prêt à en découdre
qui a fini par aimer être portée comme un bébé.

J’ai une tendresse particulière pour Bounty aussi, l’un des trois chats d’une adoptante se retrouvant à la rue et sans boulot, que j’ai accueilli [...] Arrivé avec une stomatite extrêmement douloureuse même après exérèse totale, il a reçu beaucoup de traitements avant qu’on trouve la solution pour l’aider. Il s’est toujours montré d’une grande gentillesse malgré mes mauvais traitements avec son poils longs à brosser tous les jours et les nettoyages de bouille obligatoires. Il a passé plusieurs années à la maison et a fini par partir d’un cancer de la vessie.[...]

Le magnifique et si gentil Bounty

[...] Je pense à Casta, ma grande épileptique sous LPDE, qui m’a repeint les murs tel un arroseur automatique en faisant une forte crise alors qu’elle était en diarrhée, c’est la première louloute que j’ai accompagnée pour euthanasie lorsqu’elle a déclenché, en plus du reste, une PIF.

La belle Casta

[...]… Chacun est unique, chacun m’a apporté une part de bonheur à sa façon.

Vous vous situez dans les départements du 27 ou 28 ? En région parisienne ? L’aventure vous tente ? Expérimenté(e) ou non ?
Peu importe, c’est par ici que les choses sérieuses commencent
 :
https://saraa.fr/spip.php?article234

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